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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 11:20

On peut tout à fait remplacer les termes "allemands", "nazi" et "boches" par "Union Européenne", "BCE", "Troïka" ou encore Comission Européenne...D'où la necessité de prendre conscience et de résister !

 

 


 
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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 13:47

 

http://pmcdn.priceminister.com/photo/Seguin-Philippe-Discours-Pour-La-France-Livre-40259330_ML.jpg

 

La mise au pas de la nation

 

 

 

En ces temps troublés, le retour aux sources est un exercice tout autant indispensable qu’enrichissant. Le vice de la monnaie unique est issu, comme chacun le sait, du Traité de Maastricht.

 

A cet égard, le discours prononcé par M. Philippe Séguin le 5 mai 1992 dans lequel il dénonce ce texte abject est exemplaire. Mieux, il encourage à garder espoir.

 

La douloureuse caresse des mots énoncés à la tribune de l’Assemblée Nationale ce 5 mai rend certes, vingt ans plus tard la potion particulièrement amère.

 

Néanmoins au vu de l’actualité récente, ce discours, constituant en quelque sorte l'îlot de résistance parmi l'océan de traîtrise et de lacheté, donne indiscutablement ses lettres de noblesse à tous ceux qui contestent le bien fondé de la monnaie unique et par extension le bien fondé de la construction européenne entreprise aujourd’hui.

 

S’il ne devait en rester qu’un seul ces vingt dernières années, ce serait celui-ci. Nul besoin de le commenter ni même de le gloser. La seule lecture suffit.

 

Nous vous proposons simplement une sélection exhaustive de passages nous apparaissant pertinents. Nous vous conseillons bien entendu de ne pas vous en contenter et vous renvoyons ainsi à la lecture intégrale de ce remarquable discours ou encore à son prononcé par son regretté rédacteur.

 

Sur le caractère autoritaire et antidémocratique des institutions européennes :

 

«Voilà maintenant trente-cinq ans que le traité de Rome a été signé et que d'Acte unique en règlements, de règlement en directives, de directives en jurisprudence, la construction européenne se fait sans les peuples, qu'elle se fait en catimini, dans le secret des cabinets, dans la pénombre des commissions, dans le clair-obscur des cours de Justice .

 

Voilà trente-cinq ans que toute une oligarchie d'experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences ».

 

« L'Europe qu'on nous propose n'est ni libre, ni juste, ni efficace. Elle enterre la conception de la souveraineté nationale et les grands principes issus de la Révolution : 1992 est littéralement l'anti 1789. Beau cadeau d'anniversaire que lui font, pour ses 200 ans, les pharisiens de cette République qu'ils encensent dans leurs discours et risquent de ruiner par leurs actes ! »

 

Sur la souveraineté nationale :

 

« La souveraineté, cela ne se divise pas ni ne se partage et, bien sûr, cela ne se limite pas.

 

D'abord parce que, vérification faite, le traité ne prévoit ni sécession ni retrait.[1] C'est même la première fois qu'un traité est ainsi marqué par la notion d'irréversibilité, et on ne sait que trop ce qu'il en est dans les systèmes où les Etats fédérés gardent pourtant, théoriquement, le droit de quitter la fédération. »

 

« Songez que le juge administratif n'éprouve plus aucune gêne à décider qu'un ministre commet une infraction en prenant un arrêté conforme à une loi nationale dès lors que cette loi est contraire à une directive communautaire, même si la loi est postérieure. L'administration peut même, à ce titre, se voir condamnée à verser des dommages et intérêts. Où allons-nous ? »

 

 

Sur la notion de fédéralisme « maastrichitenne »


« Pourtant, j'en conviens volontiers, ce qu'on nous propose aujourd'hui ce n'est pas le fédéralisme au sens où on l'entend quand on parle des Etats-Unis ou du Canada. C'est bien pire, parce que c'est un fédéralisme au rabais !

On ferait vraiment beaucoup d'honneur au traité en affirmant, sans autre précaution, qu'il est d'essence fédérale. Il ne comporte même pas, en effet ce serait, après tout, un moindre mal les garanties du fédéralisme.

Car le pouvoir qu'on enlève au peuple, aucun autre peuple ni aucune réunion de peuples n'en hérite. Ce sont des technocrates désignés et contrôlés encore moins démocratiquement qu'auparavant qui en bénéficient et le déficit démocratique, tare originelle de la construction européenne, s'en trouve aggravé ».

 

Sur l'opposition entre nation et mondialisme, entre démocratie et oligarchie

 

« Dans cette affaire éminemment politique, le véritable et le seul débat oppose donc, d'un côté, ceux qui tiennent la nation pour une simple modalité d'organisation sociale désormais dépassée dans une course à la mondialisation qu'ils appellent de leurs vœux et, de l'autre, ceux qui s'en font une tout autre idée.

La nation, pour ces derniers, est quelque chose qui possède une dimension affective et une dimension spirituelle. C'est le résultat d'un accomplissement, le produit d'une mystérieuse métamorphose par laquelle un peuple devient davantage qu'une communauté solidaire, presque un corps et une âme. Certes, les peuples n'ont pas tous la même conception de la nation : les Français ont la leur, qui n'est pas celle des Allemands ni celle des Anglais, mais toutes les nations se ressemblent quand même et nulle part rien de durable ne s'accomplit en dehors d'elles. La démocratie elle-même est impensable sans la nation.

 

De Gaulle disait : « La démocratie pour moi se confond exactement avec la souveraineté nationale. » On ne saurait mieux souligner que pour qu'il y ait une démocratie il faut qu'existe un sentiment d'appartenance communautaire suffisamment puissant pour entraîner la minorité à accepter la loi de la majorité ! Et la nation c'est précisément ce par quoi ce sentiment existe. Or la nation cela ne s'invente ni ne se décrète pas plus que la souveraineté !

Le fait national s'impose de lui-même sans que personne puisse en décider autrement ; il n'est ni repli ni rejet, il est acte d'adhésion.»


« Mais voilà qu'on nous assure que Maastricht serait la condition de la paix et de la prospérité, ce qui signifie par là même que son échec équivaudrait à la régression et, j'imagine, à la guerre. C'est l'une des idées reçues du moment : les nations seraient inévitablement condamnées au déclin par le progrès de la civilisation matérielle. Leur souveraineté serait incompatible avec le renforcement inéluctable des interdépendances économiques et techniques. L'évolution des choses conduirait nécessairement vers un monde sans frontières, chacune de celles-ci constituant un obstacle à l'efficacité, une entorse à la rationalité, une entrave à la prospérité.


Ce sont là des affirmations qu'il nous faut vérifier avec soin car ce qu'on nous demande d'abandonner, pour atteindre la prospérité, ce n'est pas seulement le droit de battre monnaie, c'est la possibilité de conduire une politique économique qui nous soit propre.


Suffirait-il de constituer un grand ensemble intégré pour brusquement et sûrement accroître ces performances ? On en douterait au spectacle de grands ensembles existants qui périclitent ou se divisent. »



[1] A cet égard, cet aveu de Jacques Attali est évocateur

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 16:10

 

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 16:02

Article paru dans libération.

 

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Tous les jours, la même scène : à midi, une foule silencieuse se presse devant les grilles de la mairie d’Athènes, à deux pas de la place Omonia. Combien sont-ils ? Une centaine ? Bien plus encore ? «Le soir, ils sont deux à trois fois plus nombreux», soupire Xanthi, une jeune femme rousse, chargée par la mairie «de gérer la foule». L’ambiance est tendue quand les grilles s’ouvrent enfin, et qu’une longue cohorte se forme jusqu’au stand où l’on distribue un Coca-Cola light et une sorte de purée de patates dans une gamelle en plastique.

Certains tentent de doubler, d’autres de repasser une seconde fois. Il y a des cris, des disputes, tout doit aller très vite : la distribution ne dure qu’une demi-heure. Et tant pis pour les retardataires ! Gestes fébriles, regards fuyants, ils s’accrochent à leur repas qu’ils avalent rapidement assis dans la cour. Au milieu des quelques marginaux et des vieillards aux vêtements usés, on remarque tout de suite cette nouvelle catégorie de citadins jusqu’à présent peu habitués à quémander sa nourriture. La plupart d’entre eux refusent de parler aux journalistes, détournent la tête dès qu’on les aborde. «Ils ont honte», confie Sotiris, 55 ans, qui s’est retrouvé au chômage après avoir travaillé vingt ans dans une compagnie de sécurité. «Mais en Grèce, les allocations chômage ne durent qu’un an», rappelle-t-il. Tirant nerveusement sur sa cigarette, il évoque sa femme, malade du cancer et alitée, ses deux fils, aussi au chômage, qui vivent sous le même toit. «Que va-t-on devenir ?Je n’ai plus d’argent et je ne peux même plus payer les traites pour mon appartement ! Bientôt, ils viendront le saisir», s’affole-t-il. Juste avant de partir, il demande un euro, murmurant : «Juste pour un café. J’en ai oublié le goût.»

Années fastes. En Grèce, on les appelle les «néopauvres», ou encore les «SDF avec iPhone» : des salariés virés d’une des nombreuses PME qui ont fait faillite, des fonctionnaires licenciés à la suite des mesures d’austérité prises depuis deux ans. Tous se sont retrouvés au chômage, alors que les crédits à la consommation les avaient poussés à se surendetter pendant les années fastes. Qui ne sont pas si loin : entre 2000 et 2007, la Grèce affichait encore un taux de croissance prometteur de 4,2%. Puis la crise bancaire de 2008 et l’annonce coup de tonnerre d’un déficit budgétaire record de 12,7% du PIB fin 2009 ont fait s’effondrer, comme un château de cartes, une économie aux bases trop fragiles pour résister au jeu spéculatif des marchés.

Premier pays «dégradé» d’Europe, la Grèce est aujourd’hui le plus mal noté par les agences financières. Travail au noir, fraude fiscale, administration inefficace : les maux sont connus et une grande partie de la population accepte la nécessité des réformes structurelles exigées par «Merkozy», comme on appelle ici le tandem Angela Merkel-Nicolas Sarkozy, qui domine les négociations à Bruxelles. Mais les plans d’austérité imposés au pays depuis le printemps 2010 passent mal. Ils frappent en priorité les salariés et les retraités, qui ont vu leurs revenus diminuer, voire disparaître quand ils ont été licenciés, et leurs impôts, prélevés à la source, augmenter de façon exponentielle. Résultat ? En deux ans, le nombre de sans-domicile-fixe a augmenté de 25% et la faim est devenue une préoccupation quotidienne pour certains.

«J’ai commencé à m’inquiéter lorsqu’en consultation j’ai vu un, puis deux, puis dix enfants qui venaient se faire soigner le ventre vide, sans avoir pris aucun repas la veille», raconte Nikita Kanakis, président de la branche grecque de Médecins du monde. Il y a une dizaine d’années, l’ONG française avait ouvert une antenne en Grèce pour répondre à l’afflux aussi soudain que massif d’immigrés clandestins sans ressources. «Depuis un an, ce sont les Grecs qui viennent nous voir. Des gens de la classe moyenne qui, en perdant leurs droits sociaux, n’ont plus droit à l’hôpital public. Et depuis six mois, nous distribuons aussi de la nourriture comme dans les pays du tiers-monde, constate le docteur Kanakis, qui s’interroge. Le problème de la dette est réel mais jusqu’où peuvent aller les exigences de Bruxelles, quand des enfants qui ne vivent qu’à trois heures d’avion de Paris ou Berlin ne peuvent plus de soigner ou se nourrir ?»

Diktats. Jeudi, une scène insolite s’est déroulée au cœur d’Athènes, sur la place Syntagma, juste en face du Parlement : des agriculteurs venus de Thèbes, à 83 km de la capitale, distribuent  50 tonnes de patates et d’oignons gratuitement. Annoncée à a télévision, la distribution tourne vite à l’émeute. Tout le monde se précipite sur les étals. A nouveau des disputes, des cris. «On n’avait pas vu ça depuis l’Occupation», peste Andreas qui observe le spectacle à distance. L’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale avait provoqué une terrible famine qui reste dans toutes les mémoires.

Mais si le mot revient si souvent pour décrire le retour de la faim qui frappe les classes moyennes, c’est aussi en référence aux diktats de Bruxelles, et plus encore de Berlin. «Tous les trois mois, on nous menace de faillite immédiate et on nous ordonne d’étrangler encore plus les plus pauvres. L’argent qu’on nous promet ? Ce sont des prêts qui ne servent qu’à rembourser nos créanciers !» s’exclame Andreas.

Employé dans une entreprise maritime, il rit en évoquant l’éventualité de supprimer les treizième et quatorzième mois des salariés du privé. Comme beaucoup d’employeurs, le sien ne lui verse aucun salaire depuis des mois. «Les patrons invoquent la crise pour éviter de payer leurs employés», se plaint-il. Puis, se tournant vers l’ancien Palais royal qui abrite le Parlement, il ajoute : «Ici, il y a 300 crétins qui suivent un gouvernement non élu par le peuple. Est-ce qu’ils ont diminué leur train de vie ? Les fonctionnaires de l’Assemblée touchent toujours seize mois de salaires et personne à Bruxelles ne s’en préoccupe.»

«Laboratoire». Loin d’avoir, comme en Italie, provoqué un sursaut national face à la crise, Loukas Papademos, le Premier ministre «technocrate» nommé en novembre, brille surtout par son silence. Alors que le pays négocie à nouveau sa survie en promettant de nouvelles mesures de rigueur, la seule interview qu’il a accordée était destinée au… New York Times. Andreas en est persuadé : «Nous vivons sous une dictature économique. Et la Grèce est le laboratoire où l’on teste la résistance des peuples. Après nous, ce sera le tour des autres pays d’Europe. Il n’y aura plus de classe moyenne.»

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 15:59

 


 
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8 mars 2012 4 08 /03 /mars /2012 16:50
Laurent Pinsolle, porte parole de Nicolas Dupont-Aignan explique avec justesse l'anomalie que constitue la BCE au sein d'une Europe prétendument démocratique.


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Cette semaine, la BCE vient de prêter plus de 500 milliards à des banques privées sans que cela provoque le moindre début de débat. Pourtant, de telles décisions devraient être soumises à un contrôle démocratique, d’autant plus que la gestion de la BCE est hautement critiquable.

 

Entre monétarisme et casino

D’un côté, la BCE est parfois dogmatiquement monétariste. Lors de la crise de 2008, elle a vraiment tardé pour baisser ses taux, contrairement à la Fed, allant même jusqu’à les monter en plein début de crise, alors que son équivalent étasunien les avait déjà baissé de 3 points. Cela avait propulsé l’euro à 1,6 dollar, faisant rentrer l’économie européenne en récession un trimestre avant les Etats-Unis. Et elle a répété son erreur en montant ses taux le printemps dernier.

 

De l’autre, elle a considérablement augmenté son bilan depuis le début de la crise et littéralement noyé les marchés sous les liquidités, en prêtant pas moins de 1 000 milliards d’euros aux banques privées en à peine plus de deux mois. Finalement, la BCE a largement utilisé des moyens non conventionnels pour permettre aux banques de fonctionner. Son bilan, qui tournait autour de 1000 milliards d’euros avant la crise, a sans doute dépassé le cap des 3 000 milliards cette semaine.

 

Un fâcheux précédent

Mais si la BCE se montre d’un dogmatisme monétariste incroyable sur l’inflation des prix à la consommation, elle s’est montrée d’un immense laxisme dans la gestion de la croissance de la masse monétaire et l’inflation du prix des actifs. L’examen du bilan annuel 2007 démontre qu’elle a laissé la croissance des prêts et de M3 dépasser les 10%, un niveau qui indiquait pourtant clairement une bulle. Pire, page 32, on voit que la croissance des instruments négociables dépassait 20% !

 

Encore pire, la page 34 de son rapport annuel démontre clairement les excès du système financier puisque la croissance de la masse monétaire M3 pour les ménages augmentait de 5 à 8% par an mais la croissance de la masse monétaire M3 pour les intermédiaires financiers dépassait souvent les 15% par an et a même pu dépasser les 25% en rythme annuel, signe que le monde financier utilisait l’effet de levier de manière totalement irresponsable et que la BCE le laissait faire.

 

De l’indépendance à l’irresponsabilité

Le Général de Gaulle avait dénoncé les « technocrates apatrides et irresponsables ». C’est exactement ce que l’on peut dire de cette BCE. L’opération de cette semaine est extraordinairement choquante étant donnée son ampleur et l’absence totale de contrôle démocratique. Une telle aide doit être validée par le peuple ou ses représentants. En outre, elle entretient le révoltant aléa moral du secteur financier qui se voit refinancé sans la moindre contrainte.

 

Alors que l’Europe saigne les citoyens pour sauver les banques, quelques pays ont fait le choix inverse : l’Islande, qui s’en porte bien mieux aujourd’hui que beaucoup d’autres pays, mais aussi l’Argentine. L’ancien ministre de l’économie, Roberto Lavagna, a expliqué dans Libération que « nous avons sauvé les gens plutôt que les banques  ». Il fait un parallèle entre la situation de son pays et celle de la Grèce en plaidant pour un défaut de la Grèce plutôt que cette cure d’austérité.

 

L’indépendance des banques est une monstruosité. Des technocrates coupés de la réalité prennent des décisions totalement ubuesques, jonglent avec les milliards, aident les banques mais demandent l’austérité pour les peuples sans le moindre contrôle démocratique. Il est temps d’y mettre fin.

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 12:20

Ou le terrible aveu du Président de la BCE qui préconise, pour sauver le dogme de l'euro-maginot, de mettre fin au modèle social européen. On notera au passage que Mario Draghi n'a jamais été élu par personne et n'a aucune légitimité pour parler  des choix de société des peuples d'Europe. Dans une démocratie, les haut-fonctionnaires, y compris ceux de la banque centrale, mettent en oeuvre la politique choisie par le gouvernement, qui tire sa légitimité du peuple souverain via les élections. En Europe, c'est désormais l'inverse: un technocrate non élu impose ses choix aux citoyens, sans leur demander leurs avis, alors même que les décisons passées de la BCE se sont révélées être un désastre.

Un article à lire et à faire tourner de toute urgence !!

 

Article paru dans la Tribune le 24 février 2012

 

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Le patron de la Banque centrale européenne annonce la mort du modèle social européen... et se prépare à faire un nouveau chèque de 500 milliards d'euros aux banques. Bienvenue dans le "QE World" ou comment les banques centrales soutiennent massivement le rétablissement de la confiance, au prix d'une austérité sans précédent.

"Le modèle social européen est mort" ! Jamais un banquier central n'avait parlé avec autant de brutalité de la crise que nous traversons. Les propos tenus par l'Italien Mario Draghi, le successeur de Jean-Claude Trichet, dans le long entretien qu'il a accordé au Wall Street Journal vendredi 24 février, sont tellement violents, par ce qu'ils impliquent, qu'il n'aurait sans jamais pu les tenir ailleurs que dans la « bible » de la finance mondiale. Même Jean-Claude Trichet avait plus de précautions de langage quand il tentait d'expliquer aux peuples européens ce qui les attend.

Pour Mario Draghi, ancien banquier de Goldman Sachs et nouvelle statue du Commandeur de la monnaie en Europe, sauver l'euro aura un prix élevé. Selon lui, il n'y a "pas d'échappatoire" possible à la mise en œuvre de politiques d'austérité très dures dans tous les pays surendettés et cela implique de renoncer à un modèle social fondé sur la sécurité de l'emploi et une redistribution sociale généreuse. Ce modèle sur lequel l'Europe a basé sa prospérité depuis la seconde guerre mondiale a disparu (« has gone »), estime Mario Draghi qui rappelle aux journaliste du WSJ la formule de l'économiste allemand Rudi Dornbusch : "Les Européens sont si riches qu'ils peuvent se permettre de payer les gens pour ne pas travailler".

 

Provocation


L'intervention du patron de la BCE pourrait sembler une provocation, une semaine avant que la banque centrale ne renouvelle un deuxième chèque de 500 milliards d'euros aux banques qui viendront mercredi 29 févier emprunter de l'argent au guichet illimité qu'elle a mis en place pour sauver l'euro. Comment échapper, avec de tels propos, à la critique montante selon laquelle le système est en train de sacrifier les peuples pour sauver les banques ? Les arguments mis en avant par Mario Draghi sont sans appel : tout recul sur les ambitions des programmes de désendettement publics provoquera une immédiate réaction des marchés qui pousseront les taux d'intérêt payés par les Etats à la hausse, rendant encore plus difficile, sinon impossible, le rétablissement des finances publiques. C'est ce qui est arrivé à la Grèce et a failli se produire au Portugal, en Espagne, en Italie.
Les propos de Mario Draghi ne sont évidemment pas sans lien avec le calendrier électoral européen. En avril en Grèce, en mai en France, au printemps 2013 en Italie, les peuples vont voter pour choisir leur destin. En expliquant, à la façon d'une Margaret Thatcher des temps modernes, que quel que soit le résultat du vote, les gouvernement élus n'auront pas d'autre alternative que de poursuivre des politiques de rigueur extrêmes, de mener des réformes structurelles du marché du travail et de démanteler encore un peu plus leur modèle social, le président de la BCE affiche la couleur. Et qu'on ne vienne pas lui dire que l'accalmie actuelle sur les marchés signifie que la crise est finie. La preuve que ce n'est pas le cas viendra mercredi, quand les banques viendront chercher auprès de la banque centrale le soutien sans lequel le système financier ne peut pas tenir. Sans la perfusion des banques centrales, aux Etats-Unis avec le "Quantitative easing" de la Fed, en Europe avec le LTRO de la BCE, tout s'écroulerait ! Même la Chine en est réduite à soutenir ses banques en difficultés. Bienvenue dans le monde cruel du « QE world ».

 

"Redressement national" de la "France forte"


Par cette prise de position très dure, Mario Draghi appelle à une prise de conscience. Mieux vaut selon lui en passer par une purge sévère et des réformes structurelles tout de suite pour rétablir la confiance des marchés que de vivre dix années terribles sous leur pression. C'est le choix fait par Mario Monti en Italie, avec succès jusqu'à présent puisqu'en cent jours, cet autre ancien de Goldman Sachs a réussi a sortir son pays de l'œil du cyclone, en changeant comme jamais le visage de l'Italie. La leçon vaut pour les autres pays. En France, François Hollande annonce-t-il autre chose quand il parle de "redressement national", même s'il continue en même temps de faire croire que la gauche française saurait mieux préserver le modèle social que les gauches européennes ? Et Nicolas Sarkozy, qui en appelle au « courage » pour rétablir une « France forte », ne prépare-t-il pas, sans le dire clairement, un nouveau programme d'austérité pour l'après-élection ? Si on écoute Mario Draghi, le modèle social français aura bien du mal à survivre à 2012.  la question est au cœur de la campagne mais chut, il ne faut pas le dire... trop fort !

 

 

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 15:12

 


 
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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 19:35

 


 

 

 


 
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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 14:55

 Article paru dans les echos

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Rappel: "Depuis un an, toute la politique gouvernementale est aux ordres d'instances étrangères. C'est donc une occupation, une dictature, une colonisation. Georges Papandréou n'a plus de crédit, ni de légitimité." Ilias Iliopoulos, secrétaire général du syndicat de la fonction publique, le 29/05/2011


 

Le plan de sauvetage conclu cette nuit par les ministres des Finances de la zone euro «prévoit de renforcer la surveillance de la Grèce et d'imposer une présence permanente de la mission de la Commission européenne sur place» chargé d'aider le pays à moderniser son appareil d'Etat, a expliqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

Au bout de la nuit, les Européens ont fini par arracher l'accord qui permet à la Grèce de ne pas tomber dans le précipice. Bien sûr, tout le monde sait que le répit n'est que temporaire, et qu'Athènes n'en a pas fini avec les crises. Mais au moins, ce marathon de 13 heures de négociations a permis d'aboutir tôt ce matin à un accord sur un plan d'aide de 130 milliards d'euros. Un renflouement qui permet d'éloigner le spectre du défaut de paiement pour le pays, confronté à une échéance obligataire de 14,5 milliards d'euros le 20 mars prochain.

«C'est un plan sans précédent» qui doit «garantir l'avenir de la Grèce dans la zone euro», a assuré le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, à l'issue des négociations. «Désormais, la Grèce a vu le poids de sa dette allégée, ce qui doit l'aider à restaurer la compétitivité de son économie», a souligné Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international, qui a participé à la réunion. Celle-ci a précisé que le dossier serait instruit lors d'un conseil d'administration du FMI la deuxième semaine de mars, où sera abordé «le montant de la contribution du FMI au programme», alors que les Européens s'inquiètent d'une participation du FMI moins forte que par le passé.

A son arrivée hier après-midi à Bruxelles, François Baroin avait jugé que «toutes les pièces du puzzle étaient sur la table», et qu'il suffisait de les emboîter. Ce puzzle s'est finalement révélé diablement compliqué à achever. Avant de donner le feu vert au plan d'aide à Athènes, les Etats de la zone euro voulaient en effet s'entendre sur les moyens pour ramener la dette grecque dans une trajectoire acceptable. Les dernières projections ont en effet indiqué que cette dernière serait plus proche de 129% que de 120% à l'horizon 2020. Voici le document confidentiel de la Troïka sur la 'soutenabilité' de la dette grecque :

«Il nous faut tendre à nouveau vers ces 120%, mais si on parvient à 123 ou 124%, ça restera dans les clous», estimait au début de la séance un diplomate d'un pays poussant à l'accord. En face, le trio des AAA (Finlande, Pays-Bas et Allemagne) - qui ont perdu confiance en Athènes -se sont montrés beaucoup plus stricts sur l'objectif.

Au final, et selon le texte officiel de l'Eurogroupe, les ministres de l'euro zone ont réussi à combler le trou financier en atteignant un taux d'endettement de 120,5% en 2020, en faisant appel à la fois aux fonds publics et aux fonds privés. Côté public, les négociateurs se sont entendus sur une réduction des taux d'intérêt des prêts consentis à la Grèce lors du premier plan d'aides datant de 2010. Les banques centrales de la zone euro vont également être mises à contribution. Cela passera notamment par un coup de pouce accordé par la BCE, qui s'est dit prête à redistribuer aux Etats de la zone euro les plus-values réalisées sur des obligations grecques achetées en dessous de leur valeur nominale, plus-values ensuite redirigées vers la Grèce par les Etats.

Plus de 70% de perte nette des banques et des fonds

Côté privé, les Européens ont fini par se résoudre à rouvrir hier soir les négociations avec les banques sur l'effacement volontaire de la moitié de la dette due par Athènes à ses créanciers privés. Les négociateurs mandatés par l'Institut de finance internationale, Charles Dallara et Jean Lemierre, avaient fait le déplacement à Bruxelles. Après de longues discussions, ils ont fini par accepter de subir une décote de 53,5% sur la dette grecque au lieu de 50% prévu initialement, soit 107 milliards sur un total de 200 milliards. Au total, si l'on rajoute la maturité allongée des nouvelles obligations que les créanciers privés vont recevoir en échange de leurs anciens titres, ainsi que le taux d'intérêt plus faible attaché à ces obligations, alors la perte nette des banques et des fonds dépassera les 70%.

Toutes ces aides ne sont pas sans contreparties. Durs parmi les durs, les Pays-Bas ont réclamé dès le début des négociations une surveillance «permanente» de la Grèce par l'Union européenne et le Fonds monétaire international. Ils auront obtenu satisfaction, au prix pour la Grèce de nouveaux empiétements sur sa souveraineté. Ainsi, le plan de sauvetage «prévoit de renforcer la surveillance de la Grèce et d'imposer une présence permanente de la mission de la Commission européenne sur place» chargé d'aider le pays à moderniser son appareil d'Etat, a expliqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

Signe d'une perte complète de confiance des Européens envers la classe politique locale, Athènes devra également inscrire à terme, dans sa Constitution, que le service de la dette est une priorité nationale. Les fonds alloués seront par ailleurs logés dans un compte dédié -une solution légèrement différente techniquement du compte bloqué défendu initialement par la France et l'Allemagne -à rembourser les échéances obligataires. Pour autant, pas question de parler de tutelle sur le pays. «La tutelle n'est pas un mot qui fait partie de notre vocabulaire. Un contrôle, un monitoring, un accompagnement, des conseils, un suivi, une poursuite de l'expertise par la troïka (UE/BCE/FMI), mais tutelle en aucune façon», a assuré François Baroin à l'issue de la réunion.

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  • : SORTIR DU TITANIC AVANT QU'IL NE COULE!! Ce blog vise à permettre au plus grand nombre de citoyens d'ouvrir les yeux sur la triste réalité du désastre de l'euro, dont le bilan catastrophique est désormais incontestable et dont la fin inéluctable se rapproche à grands pas.
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