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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 20:21

Entretien de l'économiste JJ Rosa dans Lefigaro de juin 2011.

 

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INTERVIEW - Faillite en Irlande, mouvements de rue en Grèce et en Espagne, inquiétude en France: l'euro s'est révélé un fardeau intolérable pour nombre d'économies européennes, estime l'économiste Jean-Jacques Rosa, qui recommande une dévaluation de la monnaie unique et un retour au franc.

LE FIGARO. - Peut-on dire que la France est en partie malade de l'euro?

Jean-Jacques ROSA. - Oui, car vous ne pouvez pas appliquer la même politique monétaire, c'est-à-dire le même taux de change et le même taux d'intérêt, à des économies dont les trajectoires et les structures sont différentes. Notre économie n'évolue pas de la même façon que celle de la Grèce ou de l'Allemagne: les taux d'inflation divergent, les phases conjoncturelles ne coïncident pas, et il n'y a pas de taux de change idéal et unique, globalement applicable.

Le taux de change détermine vos exportations et vos importations, il est lui-même lié aux taux d'intérêt, et si vous n'avez pas le bon change par rapport aux conditions de votre économie, cela pénalise votre croissance. Tel est le point fondamental. La monnaie unique est un fiasco pour les économies nationales qu'elle a privées d'un amortisseur de crise essentiel dans les remous de la grande récession. Les eurosceptiques ont donc eu raison sur toute la ligne en cernant les nuisances à venir de la monnaie unique, mais la victoire de la raison a quelque chose d'amer.


Déplorez-vous qu'une politique d'intégration de l'Europe n'ait pas précédé sa construction économique ?

La politique peut corriger les inconvénients d'une même monnaie appliquée à des économies différentes. Aux Etats-Unis, par exemple, où le Massachusetts ne fonctionne pas comme le Texas, l'appareil étatique fédéral et l'impôt fédéral font que, lorsque le Texas est en plein boom, les rentrées fiscales provenant de cet Etat permettent de subventionner le Massachusetts qui est en récession. Les Etats-Unis peuvent donc supporter une monnaie commune qui, idéalement, ne convient pas à la fois au Texas et au Massachusetts, mais les transferts fiscaux permettent d'amortir le choc. Nous n'avons pas cela en Europe.

Faut-il des Etats-Unis d'Europe? C'était l'objectif des fédéralistes, mais une telle construction n'est pas possible pour des raisons de fond. Les Etats-Unis se sont constitués au XIXe siècle, dans un contexte d'impérialisme et d'extension territoriale des nations. Un siècle et demi plus tard, et particulièrement depuis la révolution de l'information des années 1970-1980, nous observons l'exacte tendance inverse. L'Empire soviétique a éclaté. Les nations se fragmentent, on l'a vu en Europe de l'Est, et les nations qui ne comportent que quelques millions d'habitants sont le plus souvent prospères. Ainsi des pays nordiques, de la Suisse, du Canada ou de la Nouvelle-Zélande. Grâce à l'ouverture des marchés mondiaux et à la révolution de l'information, au lieu d'être un handicap, la petite dimension est devenue un avantage. Et les plus petits pays sont nécessairement plus ouverts au commerce extérieur. Dans un monde de libre circulation, même si elle vient d'un tout petit pays, une entreprise peut se développer et vendre sur tous les marchés de forts volumes à faible coût.


Une Europe fédérale aboutirait donc, selon vous, à une régression ?

Regardez l'Histoire: après la Première Guerre mondiale, dans une économie où les marchés étaient fragmentés et le protectionnisme de règle, le calcul économique consistait à dire: puisqu'il n'y a plus d'accès à un marché mondial, nous devons avoir notre grand marché impérial. Telles ont été les politiques de la Grande-Bretagne et de la France. Ces temps-là sont révolus. Il vaut mieux vendre partout dans le monde plutôt que de se limiter à un sous-ensemble régional.


À qui profite l'euro ?

Je me suis posé cette question dès l'écriture de L'Erreur européenne, en 1998, alors que la monnaie unique n'était encore qu'à l'état de projet. C'était un tel contresens économique! Pourquoi tous ces gens de gouvernement, fort intelligents, ont-ils choisi de s'engouffrer dans cette nasse? Il s'agissait à l'époque d'obliger les Européens réticents à construire un super-Etat, par l'artifice technique de l'union monétaire qui les contraindrait tôt ou tard à accepter aussi l'union budgétaire, et donc un Etat fédéral. Certains milieux patronaux ne sont pas demeurés en reste. L'euro a été soutenu de bout en bout par une coalition de dirigeants politiques, d'élites administratives, de responsables du grand patronat, parce que toutes nos industries européennes sont le plus souvent cartellisées.

L'intérêt d'un cartel est de fixer les prix ensemble, pour supprimer ainsi la concurrence, hausser les tarifs et dégager des profits plus importants. Le mouvement, élargi à l'Europe, est clair: un cartel national fonctionnera sans grand problème dans un espace fermé, sous la houlette d'autorités professionnelles adéquates. Mais dès que l'on ouvre les frontières, on se trouve aux prises avec des concurrents qui ne jouent pas le même jeu. D'où la tentation de reconstituer un cartel dans une zone plus large, avec ces nouveaux concurrents. Se pose alors le problème du contrôle des prix convenus. Si le taux de change bouge chaque jour, la tâche devient complexe. Il faut renégocier en permanence, alors que si vous supprimez les variations de change, tout redevient simple, comme à l'intérieur d'une seule économie nationale. La volonté de reconstituer le cartel industriel au niveau européen fonde la volonté de supprimer toute variation de change. Les Etats, finalement, considérés comme des entreprises, sont dans la même situation...


Cette simplification que vous reconnaissez n'a-t-elle pas des aspects positifs ?

Cela dépend pour qui ! Positifs assurément pour les cartels qui augmenteront leurs profits, mais certainement pas pour tous les autres joueurs: les cartels font monter les prix et contractent les volumes de production aux dépens des citoyens et des consommateurs. «Les gens d'une même profession, observe Adam Smith dans La Richesse des nations,ne se rencontrent que rarement, même pour s'amuser ou se distraire, sans que leur conversation n'aboutisse à quelque collusion au détriment du public...»


Manière élégante de faire du populisme...

Mais il arrive que le populisme ait raison. Il peut certes devenir outrancier et préconiser de fausses solutions, mais il reste qu'en démocratie écouter le peuple est le principe fondamental.


Le peuple va-t-il pour autant réclamer la suppression de l'euro ?

Je ne le pense pas dans l'immédiat, parce qu'il faut d'abord comprendre qu'une très large part de nos difficultés provient de cette erreur économique majeure, ce qui nécessite une assez bonne connaissance des mécanismes monétaires. Mais il n'est pas nécessaire d'être un expert pour sentir que quelque chose ne va pas et comprendre que nous faisons fausse route.


Que répondez-vous aux économistes qui voient dans l'abandon de l'euro une porte ouverte sur l'apocalypse ?

L'Etat et les entreprises ayant des dettes libellées en euros détenues à l'étranger, sortir de la monnaie unique et dévaluer le nouveau franc soutiendrait l'activité mais majorerait le poids de cette dette, exprimée désormais en francs. Les charges des contribuables et des entreprises en seraient alourdies, ce qui, en sens inverse, ralentirait la croissance. On pourrait alors envisager de ne rembourser ces dettes que pour partie (un défaut partiel de paiement), mais alors les créanciers internationaux ne nous feraient plus confiance, d'où difficulté accrue de trouver du crédit à l'étranger. Les taux d'intérêt augmenteraient, ce qui pénaliserait les finances publiques et l'activité des entreprises.

Tels sont les principaux arguments des tenants de la monnaie unique. À cela deux réponses: en abaissant le coût de nos produits à l'étranger, la dévaluation stimulera la croissance, et nous donnera par conséquent davantage de moyens pour le service de la dette.

La seconde réponse est conditionnelle: dévaluer l'euro préalablement à l'instauration d'un nouveau franc nous procurera tous les avantages de la dévaluation, mais sans majorer la dette extérieure. En effet, il ne sera plus nécessaire de dévaluer le nouveau franc après la sortie de l'euro, puisque la dépréciation de ce dernier aura déjà reconstitué notre compétitivité. Il n'y aura donc pas de nécessité de dévaluer le franc proprement dit, ni par conséquent de majoration de la dette extérieure.

La solution est là: dévaluer la monnaie unique pour en sortir ensuite sans dommages. Ce n'est nullement une utopie. Aujourd'hui, l'euro vaut à peu près 1,42 dollar. Lorsqu'il a été créé, c'était à parité: un dollar contre un euro. Il est même tombé à un moment à 0,85. Abaisser son prix en dollars n'est donc pas impossible à réaliser.


Comment expliquez-vous alors le dogme si souvent réitéré d'une monnaie forte ?

À quoi sert une monnaie forte sinon à abaisser le coût des emprunts à l'étranger? Avec une monnaie forte, les prêteurs se disent qu'ils ne seront pas volés au moment du remboursement, si bien qu'ils n'exigent pas de taux d'intérêt élevés. En revanche, avec une monnaie faible, les prêteurs exigeront des taux majorés pour compenser par avance une éventuelle perte de capital. La conclusion à en tirer est qu'une monnaie unique et forte est une redoutable machine à emprunter parce qu'elle abaisse le coût de l'emprunt. Le cas espagnol illustre parfaitement l'aspect pervers de cette facilité. Avec 6% d'inflation environ dans le pays et un taux d'intérêt fixé par la BCE à 2%, les ménages et investisseurs locaux empruntent au taux réel de -4%. D'où une frénésie d'investissement immobilier qui a provoqué un déséquilibre complet de l'activité nationale et de la position patrimoniale des emprunteurs. Ils sont allés beaucoup trop loin, puisqu'ils étaient subventionnés pour emprunter...

Globalement, au niveau européen, il ne faut pas non plus se cacher que ces facilités de financement ont exonéré certains gouvernements des efforts nécessaires en termes de réformes structurelles et de réduction des dépenses. Au lieu d'imposer une libéralisation de l'économie, l'euro a encouragé le statu quo et a paralysé les réformes véritables.


La France peut-elle concrètement retourner à une monnaie nationale ?

Tous les pays issus du démembrement de l'URSS l'ont fait. Du rouble, ils sont passés à des monnaies nationales. Dans les années 1990, après la scission de la République tchèque et de la Slovaquie, j'ai posé la question au président tchèque Vaclav Klaus de la difficulté de créer ainsi sa propre monnaie. Il m'a répondu en exactement deux mots: «Une semaine»... En une génération, une soixantaine de pays sont sortis d'une union monétaire. Aussi, lorsqu'on nous présente cette proposition comme une sorte d'horrible et exceptionnel fantasme, il faut bien prendre conscience qu'elle n'a rien que de très banal. Aujourd'hui, la monnaie est essentiellement scripturale, concrètement, des comptes en banque. Du jour au lendemain vous décrétez que votre compte de 3000 euros est désormais de 3000 francs...


À quoi correspondra exactement cette équivalence entre l'euro et le franc ?

Chez le boulanger, la baguette qui était à un euro, passera à un franc - à quoi cela sert-il? A restaurer la compétitivité internationale de nos entreprises. Cela se fera soit après une dévaluation de l'euro, comme je le préconise, avec de réels effets sur les importations, les exportations et la croissance, ou bien après la recréation du franc. Dans ce dernier cas, nous pourrons aussi en profiter pour rétablir notre compétitivité non seulement vis-à-vis des pays tiers, mais aussi vis-à-vis de l'Allemagne. Ce qui ouvrirait enfin de réelles perspectives de retour à une croissance soutenue dans un pays où l'exportation représente un tiers environ de l'acti vité totale. Le résultat de la sortie de l'euro ne peut qu'être positif, tant pour la croissance que pour notre capacité de remboursement de la dette, qui repose au bout du compte sur l'accroissement du revenu national.


Dans votre livre vous posez la question: comment tout cela va-t-il se terminer ?

Mal pour l'euro, j'imagine, mais les configurations potentielles des choix de chacun des 16 partenaires de la zone - entre sortie isolée et maintien dans un groupe restreint - sont trop nombreuses pour que l'on puisse deviner à l'avance le scénario le plus probable. Néanmoins, il y a urgence. L'euro étant surévalué par rapport au dollar, les industries françaises sont pénalisées par rapport à tous les pays dont la monnaie est liée au dollar. Nous sommes aussi surévalués par rapport à l'Allemagne, sans possibilité aucune de correction par le change. Cela fait beaucoup de handicaps pour nos exportateurs et nos industries concurrencées par les importations.


L'urgence n'est-elle pas plus pressante encore pour les PIGS ?

Avec des inflations plus élevées que la nôtre - et surtout que l'allemande -, une compétitivité fortement dégradée, des problèmes aigus de dette, certains de ces pays vont sortir très probablement de la zone euro. Je pense à la Grèce, mais aussi au Portugal, à l'Irlande, et peut-être même l'Espagne.


C'est une prédiction sérieuse ?

Pour les Grecs, assurément. Le pire est le problème du renouvellement de la dette qui arrive à terme. Il leur faudra réemprunter beaucoup entre 2012 et 2014. On multiplie donc les plans de prétendu sauvetage, alors qu'en vérité on alourdit encore leur dette en pourcentage du revenu national. Et les plans d'austérité contractent davantage l'activité écono mique, si bien que le rapport de la dette à la capacité de remboursement augmente au lieu de se réduire. Chaque prêt aggrave leur problème. D'où les réactions de rue à Athènes ou à Madrid. Pour s'en sortir, ils ne pourront que renoncer à rembourser une partie de la dette et dévaluer, c'est-à-dire sortir de l'euro.


Et nous ?

Seuls les pays les moins pénalisés par la monnaie forte pourraient rester dans l'euro: l'Allemagne et ses voisins, les Pays-Bas, l'Autriche. Si les moins bons débiteurs sortent, les marchés internationaux auront davantage confiance dans la monnaie unique. Je doute alors que l'on puisse obtenir une dévaluation importante de l'euro, comme je le souhaite. Or, à supposer que l'euro monte encore, la France devrait alors recourir à une dévaluation majeure qui augmenterait beaucoup sa dette externe. D'où la nécessité d'envisager une rapide sortie. Entre 2012 et 2014, nous allons vivre une phase critique. Si les pays du Sud sortent de la zone euro avant la France, ce sera mauvais pour nous.


Le cartel multinational de l'euro ne durera pas, la guerre de sécession a déjà commencé, dites-vous...

Oui, pour toutes les raisons évoquées précédemment: un ensemble de pays pour lesquels une monnaie unique n'est pas un élément positif peut malgré tout fonctionner s'il dispose d'un Etat central et de finances publiques fédérales, comme aux Etats-Unis. C'est ce qu'avaient en tête les partisans de l'euro qui voulaient construire un super-Etat continental. Malheureusement cette erreur de stratégie, historique, a produit des conséquences économiques désastreuses. On s'est engagé dans la voie conduisant à la centralisation pour s'apercevoir finalement qu'elle était impraticable du fait des disparités entre pays. La guerre de sécession a donc commencé.

Elle n'oppose pas uniquement des Etats entre eux, mais des populations soucieuses de leur niveau de vie, d'une part, et des Trésors publics, grandes banques et grandes entreprises, d'autre part, qui entendent défendre jusqu'au bout leur avantage d'emprunteurs et leurs cartels intra-européens. Cette guerre ne s'arrêtera qu'avec la dissolution de l'euro. Catastrophe économique oblige : le mouvement est amorcé.

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 20:11

Entretien avec François Asselineau haut fonctionnaire à Bercy et président l’Union Populaire Républicaine (UPR) sur causeur.

 

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FP. Pourquoi serait-il bon pour la France de sortir de l’euro, alors que les experts les plus autorisés nous promettent toutes sortes de catastrophes politiques et économiques si cela arrive ?

FA. Vous avez raison de préciser « autorisés », puisque ce sont toujours les mêmes prétendus experts qui sont « autorisés » à parler dans les médias. Pendant près de vingt ans, avant et après le traité de Maastricht, ils nous ont expliqué que l’euro serait un miracle économique, porteur de croissance, de protection et de stabilité. Depuis deux ans, ils nous expliquent que la sortie de l’euro signifierait la guerre, l’Apocalypse, ou le fascisme !
N’est-il pas un peu fort que les seuls « autorisés» à plastronner dans les médias sont ceux dont toutes les prévisions antérieures ont été démenties à 100 % par les événements ? Ce que l’on constate aujourd’hui, c’est une inflation rampante, un million d’emplois industriels perdus, le taux de croissance régional le plus bas au monde et des États en faillite les uns après les autres, excusez du peu ! Nous servons à présent de variable d’ajustement des stratégies économiques de la Chine et des États-Unis.
Pourtant, d’autres voix et non des moindres se font entendre : Joseph Stiglitz et Paul Krugman, tous deux prix Nobel d’économie. Le premier a écrit en janvier 2012, faisant un parallèle entre l’étalon-or dans lequel étaient englués les pays développés après la crise de 1929 et l’euro aujourd’hui : « ce sont les premiers pays à l’avoir quitté qui s’en sont sorti le mieux ». Le second que « vu comme le système se comporte, l’Europe se porterait sans doute mieux s’il s’écroulait plutôt aujourd’hui que demain ». En France, Alain Cotta, Jacques Sapir et Emmanuel Todd disent à peu près la même chose. Les contraintes de la réalité sont en train de balayer les affirmations idéologiques de tous ces économistes et décideurs qui refusent de comprendre les enseignements de l’histoire. Car l’histoire monétaire mondiale a montré, depuis l’Antiquité, que toutes les monnaies plurinationales finissent toujours par exploser.
Le recouvrement de notre souveraineté nous permettra, maîtres de notre destin, d’utiliser les instruments monétaires et douaniers pour doper la compétitivité et relocaliser la production, tout en s’adaptant à la conjoncture. Cette analyse est confirmée par les faits : les exemples existent, que ce soit l’Islande ou la Suède (pour ce dernier cas, voir une conférence où je détaille tous ces arguments).

 

FP. Comment expliquer l’erreur historique qu’est semble-t-il selon vous, la construction européenne ? La conséquence d’un complot contre les peuples européens, et singulièrement contre la France ? Si oui quels en sont les auteurs ?

FA. Les gens nomment « complot » ou « hasard » ce qu’ils ne comprennent pas dans la politique. Dans « Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil », titre fort à propos, Jean Yanne fait dire à l’un de ses personnages que « la manipulation des élites est encore plus facile que celle des masses ». Rien n’est plus vrai concernant l’Europe. Les perspectives de carrière, la manipulation de sentiments généreux, et l’idée du caractère vulgaire et « suspect » de tout ce qui est national ont suffi à convaincre les nôtres.
Les services d’influence américains ont d’ailleurs particulièrement veillé à placer l’Europe sous l’influence mentale de leur « soft power », depuis les Accords Blum-Byrnes de 1946, imposant à la France la diffusion de films américains sur son territoire en échange des fonds du Plan Marshall.
On ne peut rien comprendre à la géopolitique américaine si l’on ne comprend pas que, vues depuis Washington, l’UE et l’OTAN sont la face politique et la face militaire d’une même médaille, celle de l’asservissement du continent européen à leur « glacis » afin d’encercler et de contenir la puissance continentale russe. On a pu le vérifier encore avec tous les pays de l’Est, qui sont entrés, sur instruction de Washington, d’abord dans l’OTAN puis dans l’UE. La prochaine adhésion de la Turquie à l’UE ne s’explique d’ailleurs pas autrement que par ce souci de Washington de faire coïncider les périmètres de l’UE et de l’OTAN. Cette adhésion – et non celle de la Russie – demeure incompréhensible sinon.
Ainsi étoffée, l’UE comprend désormais une majorité écrasante d’États dépendants stratégiquement des États-Unis, ce qui empêche définitivement l’émergence d’une voix politique « européenne » indépendante. L’Europe s’est vue imposer une idéologie néolibérale venue d’outre-Atlantique, même si elle est la seule entité au monde à s’infliger ces principes naïfs d’ouverture totale.
L’Europe est une « erreur historique » parce qu’elle ne peut conduire qu’à une Tour de Babel ingérable, que seuls les États-Unis d’Amérique peuvent piloter en sous-main. C’est d’ailleurs ce qu’avait diagnostiqué à merveille Charles de Gaulle dès sa conférence de presse du 15 mai 1962. « L’Europe » n’est pacifique que pour la propagande. En réalité, elle est devenue la supplétive des stratèges guerriers américains, comme on le voit de façon scandaleuse en Afghanistan.
En France comme dans les autres pays de l’UE, les dirigeants politiques sont devenus des marionnettes aux mains d’une oligarchie atlantiste qui les somme de démanteler leurs propres nations, de violer les référendums, et de se soumettre à une dictature économique qui confie le pouvoir à des technocrates non élus.

 

FP. Outre le goût de la liberté que signale selon vous son nom (la France en tant que pays des Francs, les hommes libres), la France a-t-elle une identité ? Si oui, laquelle ?

FA. Je suis effectivement un passionné de l’histoire de notre pays. La France n’a pas une identité ethnique, au sens allemand. Elle est avant tout une volonté politique. La France est l’illustration par excellence de cette définition que Renan donnait de la nation : un « plébiscite quotidien » se fondant sur un sentiment d’appartenance à une histoire commune tissée depuis au moins 1 500 ans. Malgré cet « effort multiséculaire de centralisation », selon le mot du Général, elle est traversée de contradictions, de divisions profondes et durables.
Parmi les spécificités de la France, il en est deux qui méritent d’être particulièrement soulignées :
- d’une part, le besoin profond d’égalité des Français, qui se traduit par un goût très marqué pour un État puissant et régulateur, garant de justice sociale et réducteur des inégalités. Le « modèle » anglo-saxon est, pour cette raison, un anti-modèle chez nous et cela n’est pas près de finir.
- d’autre part, la tendance des élites françaises à se couper du peuple français et à se mettre à la remorque des pouvoirs ou des modes venus de l’étranger. Cette spécificité étonnante est à l’origine des convulsions de notre histoire nationale, lorsque le peuple finit par se redresser pour défendre son indépendance et sa souveraineté face à l’agresseur et aux élites qui l’ont trahi. C’est toujours le moment où ce qui était impossible devient soudain possible car, comme le dit ce beau proverbe chinois que j’aime tant à citer, « Dans un pays en proie au chaos apparaissent des ministres loyaux ».

 

FP. Au-delà de la déconstruction européenne, quel est le programme de votre parti ? Tous les maux de la France peuvent-ils être mis sur le large dos de Bruxelles, cette galeuse d’où viendrait tout notre mal ?

FA. La formulation de votre question est une caricature. Qu’auriez-vous pensé d’un journaliste questionnant de Gaulle le 19 juin 1940, lendemain du fameux « Appel », et lui demandant :« Tous les maux de la France peuvent-ils être mis sur le large dos de l’Allemagne, cette galeuse d’où viendrait tout notre mal ? » Comme le dit la Charte fondatrice de l’UPR, « Si elle n’est certes pas la cause unique de tous les problèmes de notre pays, la construction européenne n’en est pas moins leur cause principale. Loin d’être leur solution comme on nous somme de le croire depuis un demi-siècle, la construction européenne en est au contraire l’origine. Car elle place les Français sous une tutelle étrangère, qui vide de sens leurs choix démocratiques, verrouille indûment leur avenir, fixe arbitrairement le champ de leurs intérêts, et les plonge indéfiniment et sans raison dans le mépris d’eux-mêmes et une certaine forme de désespoir. »
Mon programme s’inspire du Conseil national de la Résistance (CNR) de 1944, car les similitudes historiques sont éclairantes. Comme nos anciens, nous proposons aux Français de « se rassembler, quelles que soient leurs convictions politiques ou religieuses et leurs origines ethniques ou sociales, afin de rendre à la France sa liberté et sa démocratie ». Par conséquent, la souveraineté énergétique et alimentaire, l’arrêt des dérives sécuritaires de surveillance (caméras dans les lieux publics, puces RFID, traçage Internet du réseau Indect), l’organisation de l’indépendance de la presse, et plusieurs réformes institutionnelles (prise en compte du vote blanc, Conseil Constitutionnel élu) sont des priorités, afin de créer un espace favorable au plein exercice de la souveraineté, par un peuple non manipulé.
La lutte contre les rentes, de capital comme de statut, une politique sérieuse de logement social, le démantèlement des féodalités économiques et financières, la lutte contre les dérives pharmaceutiques, la fin du tout-consommation, la relance de l’ascenseur social par l’éducation, une ouverture culturelle sur le monde entier et non pas sur l’américanisation généralisée, voilà, parmi d’autres, les buts que je me suis fixés. Les grandes questions nationales comme le nucléaire, la dette publique ou le choix de la politique migratoire, devront être tranchées par des référendums.

 

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 20:05

Article paru dans Lemonde, rédigé par Gérard Lafay, professeur émérite à l'université Panthéon-Assas, Jacques Sapir, directeur d'études à l'EHESS, Philippe Villin, ex-directeur du Figaro

 

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A la fin de 2011, la crise de l'euro s'accentuait au point que certains prévoyaient qu'il ne passerait pas Noël. Pour éviter un éclatement désordonné, nous avons nous-mêmes préconisé, avec une douzaine d'autres économistes, de procéder à un démontage concerté. Or, depuis le début de l'année 2012, la crise aigüe de l'euro semble s'apaiser. Mais l'euro n'est pas pour autant sauvé.

LES FACTEURS DE STABILISATION

Deux éléments nouveaux sont intervenus. En premier lieu, l'avènement de Mario Draghi à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), à la place de Jean-Claude Trichet, s'est traduit par un brusque changement de stratégie. Alors que les statuts de la BCE, découlant du traité de Maastricht, lui interdisaient le financement des dettes publiques des Etats de la zone euro, une voie latérale juridiquement et politiquement douteuse a été trouvée : les financer indirectement en passant par l'intermédiaire des banques commerciales. C'est un pas de plus vers le fédéralisme furtif, sans vote des citoyens. Les banques italiennes et espagnoles ont dû se prêter au jeu et avaler les émissions de dettes souveraines de leurs Etats respectifs. En principe, les autorités allemandes, gardiennes de l'orthodoxie, auraient dû s'y opposer. Or elles y ont consenti en échange du second facteur de stabilisation, celui du renforcement de l'austérité budgétaire qui va être scellé dans un nouveau traité.

Vu par la chancelière allemande, l'approfondissement de l'union politique n'aborde pas de front la question de l'Europe fédérale : il consiste seulement à créer une Europe sans autre perspective que la rigueur, une sorte d'Europe à la trique, où les pays qui ne seraient pas vertueux seraient mis sous tutelle. Angela Merkel prend ainsi le risque immense et insensé de ressusciter la germanophobie. On l'a vu à l'œuvre avec le cas de la Grèce, qui n'a pu éviter temporairement un défaut, assorti d'une probable sortie de l'euro, qu'en échange d'une rigueur drastique et d'un abandon de sa souveraineté. La haine de l'Allemand pourrait bien devenir une maladie contagieuse.

Pour les classes dirigeantes des autres pays, soumises à l'arrogance de la chancelière, pas question de sortir l'Europe de la stratégie de déflation due à un euro trop cher et à des politiques partout restrictives. Encore plus de Maastricht pour le seul profit à court terme des exportations et des retraités allemands ! C'est le prix que nous payons pour une monnaie unique sans mécanismes de transferts.

 UN RÉPIT TEMPORAIRE

Ces facteurs actuels de stabilisation ne sont pourtant susceptibles d'offrir à l'euro qu'un répit illusoire de quelques mois. En effet, la zone primaire de l'euro ne constituait pas ce que l'on appelle une "zone monétaire optimale". La richesse s'aimante aux régions les plus compétitives tandis que les régions faibles sont progressivement ruinées ; leurs habitants devront migrer vers ces régions riches, et en contrepartie il faudrait d'importants transferts pour la survie des autres régions. Maastricht a ruiné l'Europe du Sud et affaibli la France et l'Italie !

Nous pensons qu'on ne peut faire fonctionner une zone monétaire unifiée sans la doter d'un pouvoir politique central, levant l'impôt et organisant les transferts importants qui sont indispensables entre régions riches et régions pauvres (et ce même si nous étions et demeurons hostiles à un tel projet fédéral).

Ce projet fédéral eut-il été mis en place, on aurait au moins pu organiser un rééquilibrage. Mais les dés étaient pipés dès le traité de Maastricht ! Les Allemands n'avaient accepté l'union monétaire qu'en interdisant l'union de transferts. Pire encore, ce traité fixait à la BCE un seul objectif : la stabilité monétaire, et non, comme pour la Réserve fédérale, un équilibre entre la recherche de la croissance et la lutte contre l'inflation. Vingt ans après, le résultat est un euro trop cher qui a rendu anémique la croissance économique dans l'ensemble de la zone ; les produits de l'Europe du Nord ont envahi celles du Sud et du Centre, et la crise budgétaire hors région Nord est largement la conséquence de la perte de compétitivité, qui a ruiné leurs économies.

Aujourd'hui, même si les eurolâtres reconnaissent enfin le non-fonctionnement de l'euro, ils refusent de voir la réalité, continuant à nier qu'il existe un énorme problème de compétitivité intra-européenne. L'Europe du Sud, en commençant par la Grèce, mais aussi le Portugal, l'Espagne, et même l'Italie et la France, a vu sa compétitivité se dégrader à l'intérieur de l'Europe. Le cas de l'industrie automobile française qui court à sa perte, faute de dévaluation, face à la compétitivité allemande est éloquent. Or, le seul ajustement proposé est la déflation, donc le chômage, qui dépasse désormais les 23 % en Espagne et 21 % en Grèce, alors que seules des dévaluations différentes pour chaque pays pourraient régler le problème par reprise de la croissance.

L'ACHARNEMENT THÉRAPEUTIQUE

La mort de l'euro était inscrite dans ses structures ; elle l'est désormais dans les politiques menées. Si la chancelière allemande voulait sérieusement sauver l'euro, il serait nécessaire qu'elle demande à son peuple son accord pour une Europe des transferts. Nous savons d'avance que la réponse à cette question serait négative, notamment en raison des centaines de milliards d'euros à transférer de manière récurrente... La politique de déflation que l'on nous propose va aggraver la crise et la rendre encore plus cruelle. Les terribles mesures de déflation que l'on impose provoquent partout - en Grèce, au Portugal, en Espagne mais aussi en Italie, en Belgique et bientôt en France - une forte contraction du PIB. Cette dernière va mécaniquement engendrer une contraction encore plus forte des recettes fiscales. Le déficit budgétaire que l'on avait cru résoudre en coupant les dépenses va réapparaître par la disparition des recettes.

Il n'y a donc pas moyen de sauver l'euro. Il faut par conséquent abréger "l'euragonie" en interrompant le processus actuel, soit par un démontage volontaire et décidé en commun, soit par un processus imprévisible de sorties individuelles. Telle est le choix qui nous est offert. Chacun doit reprendre sa monnaie avant qu'un effondrement de l'ensemble des économies n'emporte tout. C'est le seul moyen de retrouver la compétitivité et la croissance économique, et donc de rétablir l'équilibre budgétaire dans les différents pays de la zone euro.

Dans ce contexte, la France doit résister à la funeste tentation technocratique de nous faire rejoindre un "MarkEuro" encore plus cher que l' "EuroTrichet", ce qui aurait le double effet d'achever de nous ruiner très rapidement et de faire de nous la plus pauvre des provinces allemandes, ayant qui plus est perdu tout pouvoir de décision.

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 19:43

Article paru dans l'expansion.

 

L'euro, pourtant censé nous apporter "plus de croissance et plus d'emplois" et "nous protéger dans la mondialisation" n'a tenu aucune de ses promesses. Au contraire, depuis 2000 (date de la création du cauchemar de la monnaie unique pour 17 peuples très différents), l'Europe est la zone économique du monde qui a connu la plus faible croissance. Pire, en 2012, la zone euro-maginot, étoufée par une monnaie surévaluée et asphyxiée par des plans d'austérité contre-productifs, est la seule zone économique du monde en récession!! Combien de millions de chômeurs allons-nous compter en Europe avant de mettre un terme à cette aberration?

 

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LONDRES (Reuters) - L'économie de la zone euro s'est dégradée contre toute attente en mars, plombée par un repli aussi marqué qu'inattendu de l'activité industrielle en France et en Allemagne, montrent les résultats préliminaires des enquêtes Markit publiés jeudi.

Les indices PMI, calculés par Markit auprès des directeurs d'achats en Europe pour mesurer l'activité des entreprises sur le mois écoulé, sont si moroses qu'ils anéantissent tout espoir de voir la zone euro éviter une rechute en récession.

Ils signalent notamment que l'activité du secteur privé en France et en Allemagne, première et deuxième économies de la région, commence à son tour à décliner et que les suppressions d'emplois dans la zone euro s'accélèrent à leur rythme le plus marqué depuis mars 2010.

"L'économie de la zone euro s'est contractée à un rythme accéléré en mars, suggérant que la région est retombée en récession, la production ayant diminué aussi bien au cours du dernier trimestre 2011 qu'au premier trimestre 2012", a résumé Chris Williamson, chef économiste pour Markit.

L'indice PMI composite "flash" calculé par Markit pour la zone euro a reculé à 48,7 après 49,3 en février, s'enfonçant davantage sous le seuil de 50 qui sépare la croissance de la contraction. Les économistes l'attendaient à 49,7.

La zone euro s'achemine vers "une année très médiocre", a estimé Chris Williamson, notant que les enquêtes Markit signalaient une contraction d'environ 0,1% du produit intérieur brut (PIB) de la région au premier trimestre.

Après le repli de 0,3% du PIB enregistré au dernier trimestre 2011, la zone euro entrerait ainsi dans la définition technique de la récession.

Signe que le ralentissement économique n'épargne pas les partenaires commerciaux de l'Europe, l'activité manufacturière en Chine s'est également contractée en mars, pour le cinquième mois d'affilée. Le PMI "flash" calculé par la banque HSBC ressort à 48,1 contre 49,6 en février.

En fin de matinée, les Bourses européennes creusaient leurs pertes en digérant ces indicateurs. Vers 10h15 GMT, le CAC 40 parisien perdait 1,56%, le Dax allemand reculait de 1,36% et le FTSE britannique cédait 0,84%.

MOTEURS EN PANNE

Les indices de l'activité manufacturière publiés dans la matinée en Allemagne et en France sont ressortis plus mauvais encore que les prévisions les plus pessimistes des dizaines d'économistes interrogés par Reuters.

Avec ses deux principales économies en berne, la zone euro manque à présent cruellement de moteur, estime Chris Williamson, soulignant que de nombreux pays de la région sont déjà englués dans la récession.

"Les mesures d'austérité mises en oeuvre vont maintenir en récession certaines économies majeures telles l'Italie et l'Espagne, ce qui va nuire à la région dans son ensemble", prévient-il.

Les indices PMI publiés jeudi laissent penser qu'il pourrait falloir encore du temps avant que les quelque 1.000 milliards d'euros de liquidité à long terme bon marché injectés depuis décembre par la Banque centrale européenne (BCE) dans le système financier n'apportent un véritable soutien à l'économie réelle.

L'indice PMI manufacturier préliminaire de la zone euro est tombé à 47,7, contre 49,0 en février et 49,5 attendu. Le sous-indice de la production est quant à lui tombé en contraction, à 48,8 contre 50,3 le mois dernier.

"Nous allons voir les entreprises continuer de réduire leurs effectifs à des rythmes accrus dans les mois à venir, et la production va chuter à un rythme accéléré à moins que les commandes nouvelles rebondissent, ce que rien ne semble signaler pour le moment", a déclaré Chris Williamson.

La composante de l'emploi du PMI composite est tombée à son plus bas niveau en deux ans, à 49,0 contre 49,1 le mois dernier.

Le secteur tertiaire s'en sort légèrement mieux. L'indice PMI des services a seulement reculé de 48,8 à 48,7, mais il déçoit les anticipations des analystes qui l'attendaient à 49,2.

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 19:23

Article paru dans lemonde.

 

Le premier ministre portugais, avant même d'être élu en juin 2011, s'était engagé auprès d'instances étrangères (UE, BCE, FMI, Banques privées etc) de mettre en oeuvre un plan d'austérité drastique, aussi injuste que contre-productif. Comme l'avaient prédit tous les économistes sérieux avec l'exemple de la Grèce, ce plan a enfoncé le pays dans la récession, diminuant les recettes fiscales, ce qui empêche toute réduction du déficit public, malgré la souffrance sociale. Ce dont a besoin le Portugal, c'est une dévaluation importante, y compris par rapport à la France et l'Allemagne, afin de restaurer sa compétitivité, ce qui lui impose de sortir de cette prison économique et démocratique qu'est l'euro-maginot... 

Le gouvernement portugais devra choisir entre l'euro et son peuple.

 

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De nombreux secteurs publics, en particulier les transports, ont été perturbés au Portugal par une grève générale contre les mesures d'austérité du gouvernement de centre-droit, jeudi 22 mars. Mais la mobilisation a semblé inférieure à celle des précédents mouvements sociaux.

Troisième pays de la zone euro à obtenir une assistance financière après la Grèce et l'Irlande, le Portugal a reçu en mai 2011 de l'UE et du FMI un prêt de 78 milliards d'euros en échange d'un plan de réformes. Un plan marqué par des mesures de rigueur sans précédent.

> Lire notre cadrage, "Malgré les efforts consentis, l'horizon reste sombre pour le Portugal"

Des manifestations ont eu lieu dans la capitale et dans plusieurs autres villes. A Lisbonne, le métro a été fermé et l'activité dans les principaux ports du pays réduite. Hôpitaux, tribunaux, administrations, postes, bibliothèques, musées, ramassage des ordures ménagères, de nombreux services publics ont tourné au ralenti. Le mouvement n'a pas touché les transports aériens tandis qu'à Lisbonne, un service minimum était assuré pour les transports en commun.

"INTIMIDATION SUR LES LIEUX DE TRAVAIL"

Sans donner d'indications précises sur l'ampleur de la mobilisation, le leader de la centrale, Aménio Carlos, a mis en avant "les difficultés financières et l'intimidation sur les lieux de travail", pour expliquer une participation apparemment inférieure à celle qu'il espérait.

Une brève échauffourée a toutefois éclaté entre des jeunes "indignés", qui organisaient leur propre cortège, et les forces de l'ordre qui les encadraient. Selon l'agence Lusa, qui a fait état de plusieurs blessés légers, des jeunes ont jeté des objets en direction de la police qui a ensuite chargé les manifestants.

La principale confédération syndicale portugaise CGTP avait appelé à la grève sans le soutien de l'autre grande centrale syndicale, l'UGT, qui l'avait épaulée lors des deux précédentes grèves générales de novembre 2010 et novembre 2011. Les deux syndicats se sont divisés sur une réforme du code du travail, acceptée par l'UGT mais que la CGTP a catégoriquement rejetée, qualifiant de "retour au féodalisme" l'assouplissement en matière d'horaires et de licenciements et la suppression de jours fériés et de jours de congés.

Cette réforme annoncée par le gouvernement sera la semaine prochaine au Parlement, où la coalition de droite dispose d'une confortable majorité.

 

 


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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 18:58
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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 15:50

Intervention comme toujours intéressante de Jacques Sapir invité dans l'émission "Les matins de France Culture" le 2 janvier dernier.

 

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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 11:24

http://www.appeldu18juin70eme.org/wp-content/uploads/2euros-355x354.jpg

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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 11:20

On peut tout à fait remplacer les termes "allemands", "nazi" et "boches" par "Union Européenne", "BCE", "Troïka" ou encore Comission Européenne...D'où la necessité de prendre conscience et de résister !

 

 


 
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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 11:10

 


 

 

 

 
 

 

 

 
 

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  • : Sortir de l'euro 2012
  • : SORTIR DU TITANIC AVANT QU'IL NE COULE!! Ce blog vise à permettre au plus grand nombre de citoyens d'ouvrir les yeux sur la triste réalité du désastre de l'euro, dont le bilan catastrophique est désormais incontestable et dont la fin inéluctable se rapproche à grands pas.
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