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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 16:25

L'Espagne a emprunté ce matin à près de 7% sur 10 ans. Les taux français à 10 ans passent la barre de 3,75%. Les marchés jouent l'éclatement de la zone euro.

La tension ne retombe pas sur les taux d'intérêt des emprunts d'État dans la zone euro. Les marchés sont en réalité en train de dessiner l'Europe à deux vitesses que souhaitent justement éviter à tout prix les dirigeants européens. Le cheval de Troie des traders n'est pas la politique, mais l'arme redoutable des taux d'intérêt.

Loin de s'apaiser, les tensions sur les taux d'intérêt des pays vulnérables ne cessent en effet de s'exacerber. La Grèce et le Portugal sont depuis longtemps hors jeu avec des taux sur les emprunts d'État à dix ans hallucinants de 25,7 et 10,5%. Mais d'autres pays comme l'Italie ou l'Espagne sont en train de s'installer dans des configurations de taux intenables sur le long terme : 7% sur les obligations du Trésor italien à 10 ans et surtout 6,975% imposés à l'Espagne qui a fait appel au marché ce matin pour 3,5 milliards d'euros à 10 ans.

La zone euro vit ces derniers instants dans sa forme actuelle

A 3,755% la France est en train de se faire lentement, mais sûrement pousser dans le camp des pays «faibles». Les opérateurs à Londres ou New York sont convaincus que la France ne mérite plus son «triple A». Le pays a encore révisé à la hausse à 95,3 milliards d'euros son déficit budgétaire sur l'année 2011.

Pendant ce temps, les taux allemands ne cessent de baisser. Ceux des emprunts d'État à 10 ans sont tombés à 1,77% . D'un côté les marchés ont un réflexe de «fly to quality», de l'autre ils fuient les emprunts d'Europe du sud désormais désignés comme étant «toxiques». L'écart de taux avec l'Allemagne se creuse de jour en jour vis-à-vis des autres pays de la zone euro. 5,20 points de pourcentage (520 points de base dans le jargon des marchés) et plus de 200 points vis-à-vis de la France. Si ces écarts persistent, ils signifient que la zone euro vit ses dernières instants dans sa forme actuelle.

 

Vous pouvez retrouver cette article du figaro  ici

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 19:08

Les Français vivent sous une double ombre tutélaire : celle de Big Brother et celle de Big Mother. Big Brother leur dit ce qu’il faut penser ; Big Mother veille à les protéger. Ainsi tous les discours officiels tournent autour de la « protection » : une défense maternisante du système en place couplée avec une présentation anxiogène des propositions alternatives. Avec humour Michel Geoffroy montre les faux-semblants du discours de « protection ».

 

L’euro nous protège et nous rend plus fort : mais quand même ce n’est pas tout à fait le cas pour la Grèce, pour l’Italie, pour l’Espagne et sans doute aussi pour le Portugal. Un Etat de la zone euro ne peut pas faire faillite : mais quand même, le défaut de la Grèce est désormais de l’ordre du possible.

 

L’Union européenne nous protège : mais le secrétaire d’Etat au Trésor M. Geithner a quand même déclaré que « l’Europe doit agir plus vigoureusement pour susciter la confiance dans sa capacité à résoudre la crise et dans sa volonté de le faire ».

 

Les traités européens nous protègent : mais pour tenter d’enrayer la crise financière, il faut quand même que la BCE finance la dette des Etats, ce qui lui était interdit jusqu’en 2008, et il faudrait que la Grèce abandonne la zone euro, ce qui n’est pas prévu non plus par les traités européens. Des Etats réclament aussi de rétablir des contrôles aux frontières en contradiction avec l’espace Schengen. Conclusion : les traités européens nous protègent de mieux en mieux.

 

Les gouvernements comptent sur la croissance pour nous protéger du chômage : mais les prévisions de croissance pour la zone euro ont quand même encore été révisées à la baisse : 1,6% contre 2% pour 2011 et 1,1% contre 1,7% pour 2012. Et l’ex président de la BCE, M. Trichet, a quand même déclaré le 8 septembre que « le message principal dans ce domaine c’est l’incertitude ».

 

Un peu d’efforts et de rigueur et tout ira mieux : mais quand même ni en Grèce ni en Grande-Bretagne la rigueur ne parvient à diminuer la dette souveraine.

 

Les dépôts dans les banques sont protégés et « quels que soient le scénario grec et les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d’y faire face » (F. Baroin le 12/9/11) : mais quand même les banques européennes ont perdu 200 Mds € avec la crise des dettes souveraines selon le FMI (Les Echos du 22/9/2011). Le commissaire européen M. Barnier a pour sa part évoqué des pertes de 400 Mds € le 22 septembre 2011, soit deux fois plus ; depuis le 22 juillet les valeurs de la Société Générale, du Crédit Agricole et de BNP Paribas ont quand même perdu respectivement 60, 55 et 53 points (Les Echos du 23 septembre 2011).

 

 

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 16:04

Vous pouvez retrouver cet article "Legends of the Fail"du prix Nobel P.Krugam paru dans le NYTimes du 10 novembre dernier ici.

 

 

Krugman New-articleInlineC'est ainsi que l'euro se termine - non pas avec un bang mais avec un bunga bunga. Il n'y a pas si longtemps, les dirigeants européens prétendaient que la Grèce pouvait et devait rester dans l'euro tout en payant l'intégralité de ses dettes. Maintenant, avec l'Italie qui tombe de la falaise, il est difficile de voir comment l'euro peut survivre.
  
Mais quel est le sens de cet eurodebacle? Comme c'est toujours le cas lors des catastrophes, il y a une ruée d'idéologues qui prétendent que la catastrophe justifie leurs points de vue. Il est donc temps de commencer à déboulonner ces mensonges.

Tout d'abord: La tentative de créer une monnaie commune européenne a été une de ces idées qui transcendent les sensibilités politiques traditionnelles. Elle a été acclamée par les américains de droite, qui la considéraient comme une sorte de nouvel étalon-or, et par la gauche britannique, qui y voyaient un grand pas vers une Europe sociale-démocrate. Mais elle a été critiquée par les conservateurs britanniques, qui l'ont également vue comme une étape vers une Europe sociale-démocrate. Et elle a été mise en doute par les américains de gauche, qui s'inquiètaient - à juste titre, je dirais- de ce qui se passerait si les pays ne pouvaient pas utiliser les politiques monétaires et budgétaires pour lutter contre la récession.

Alors maintenant que le projet euro est en train de s'effondrer, quelles leçons doit-on en tirer?

J'ai entendu deux revendications, à la fois fausse: que les malheurs de l'Europe reflètent l'échec des Etats-providence en général, et que la crise de l'Europe plaide en faveur d'une austérité budgétaire immédiate aux Etats-Unis.

L'affirmation que la crise de l'Europe prouve que l'État-providence ne fonctionne pas vient de nombreux républicains. Par exemple, Mitt Romney a accusé le président Obama de prendre son inspiration européenne "démocrate socialiste" et a affirmé que "l'Europe ne fonctionne pas en Europe." L'idée, sans doute, est que les pays en crise sont en difficulté parce qu'ils gémissent sous le poids des dépenses publiques élevées. Mais les faits disent le contraire.

Il est vrai que tous les pays européens ont des prestations sociales
plus généreuses - y compris les soins de santé universels - et des dépenses publiques plus fortes que l'Amérique. Mais les nations en crise n'ont pas des États-providence plus importants que les nations qui se portent bien - la corrélation se fait d'ailleurs plutôt dans le sens inverse. La Suède, avec ses avantages sociaux élevés, est une vedette, l'un des rares pays dont le PIB est désormais supérieur à ce qu'il était avant la crise. Dans le même temps, les «dépenses sociales» ont été plus faibles, avant la crise, dans tous les pays aujourd'hui en difficulté qu'en Allemagne, sans parler de la Suède.

Oh, et le Canada, qui a des soins de santé universel et des aides sociales beaucoup plus généreuses qu'aux Etats-Unis, a mieux
résisté à la crise que nous.

La crise de l'euro, ainsi, ne dit rien sur la pérennité de l'État-providence. Mais nous enseigne-t-telle qu'il faut serrer la ceinture dans une économie déprimée?

Vous entendez çela tout le temps. Amérique, nous dit-on, il vaut mieux réduire les dépenses tout de suite ou nous finirons comme la Grèce ou l'Italie. Encore une fois, cependant, les faits racontent une autre histoire.

Tout d'abord, si vous regardez à travers le monde vous voyez que le facteur déterminant pour la hausse des taux d'intérêt n'est pas le niveau de la dette publique, mais la capacité d'un gouvernement à emprunter dans sa propre monnaie. Le Japon est beaucoup plus endetté que l'Italie, mais le taux d'intérêt sur les obligations à long terme du Japon n'est que d'environ 1% contre 7%
pour l'Italie. Les perspectives budgétaires de la Grande-Bretagne semblent pire que celles de l'Espagne, mais la Grande-Bretagne peut emprunter à un peu plus de 2%, tandis que l'Espagne paie près de 6%.

Qu'est-ce qui s'est passé, il s'avère que, en intégrant (le désastre de) l'euro, l'Espagne et l'Italie (et la France) se sont en effet elles-mêmes réduites au statut de pays du tiers monde qui sont contraints d'emprunter dans une devise étrangère avec toute la perte de souplesse que cela implique. En particulier, comme les pays de la zone euro ne peuvent pas battre monnaie, même en cas d'urgence, ils sont soumis à des perturbations de financement alors que les nations qui ont conservé leur propre monnaie (et donc leur liberté) ne le sont pas - et le résultat est ce que vous voyez en ce moment (ie la catastrophe). L'Amérique, qui emprunte en dollars, n'a pas ce problème.

L'autre chose que vous devez savoir est que dans le contexte de la crise actuelle, l'austérité a été un échec partout où il a été essayé: aucun pays avec des dettes importantes a réussi à retrouver le chemin du retour sur les marchés financiers. Par exemple, l'Irlande est le "bon élève" de l'Europe, après avoir répondu à ses problèmes d'endettement par une austérité brutale qui a poussé son taux de chômage à 14%. Pourtant, le taux d'intérêt sur les obligations irlandaises sont toujours au-dessus de 8%- encore pire que l'Italie.

La morale de cette histoire est qu'il faut se méfier des idéologues (n'est ce pas M.Attali?) qui tentent de détourner la crise européenne au nom de leurs propres intérêts. Si nous écoutons ces idéologues, ce que nous ferons c'est aggraver nos propres problèmes - qui sont différents de ceux de l'Europe, mais sans doute tout aussi graves.

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 21:17

Un journaliste anglais du Daily Telegraph compare la nomination de Mario Monti et Lucas Papademos à un coup d'Etat

 

"Ce à quoi nous avons assisté est un coup d'Etat: élégant et sang effusion de sang, mais un rien  de moins qu'un coup d'État . A Athènes et à Rome, des premiers ministres élus ont été renversés en faveur d' eurocrates - respectivement un ancien vice-président de la Banque centrale européenne et ancien commissaire européen.

Les deux pays ont maintenant ce qu'on appelle des «gouvernements nationaux», mais ils ont été mis en place dans le seul but de mettre en œuvre des politiques qui seraient rejetées dans une élection générale, comme en Bosnie-Herégovine."

 

Bosnia-Herzegovina_1957137a.png      images-copie-2.jpg

 

http://www.telegraph.co.uk/finance/financialcrisis/8846201/Debt-crisis-live.html

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 19:17

François Lenglet – qui n’a pas toujours eu le même discours – a raison : le problème de la dette grecque ne pourra être résolu sans que soit réglé au préalable le problème de l’euro, monnaie inadaptée et beaucoup trop chère. On ne le répétera jamais assez : Avant d’être financière, la crise que le monde vit aujourd’hui est une crise monétaire. Une crise de la fausse monnaie et d’un capitalisme dévoyé par les manipulations permanentes des banques centrales, au service d’intérêts financiers (et politiques) privés. Or ce système malade et corrompu, on nous interdit d’en sortir de façon démocratique, ordonnée. Il n’en faut pas plus pour qu’on se prenne à rêver qu’il implose enfin…

 

 

 

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 15:11

 

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 23:26

 

 
20110618_WOP332_412_4.jpgDeux tabous d'importance ont sauté ces derniers jours en Europe : celui de la sortie d'un pays de la zone ou du défaut partiel sur les dettes souveraines.

 

 

 

 

 

Dans une des galeries du musée du Prado, à Madrid, on peut admirer une toile de Goya intitulée « Duel à coup de gourdins ». Elle représente deux hommes ne réalisant pas qu'ils vont être engloutis dans les sables mouvants tant ils sont occupés à leur combat. C'est une splendide et sombre métaphore - le tableau fait partie de la série des «peintures noires » de l'artiste espagnol - de ce qui est en train d'advenir à l'Europe. Car les disputes régulières qui divisent les membres des pays de l'euro pour régler l'interminable crise de l'euro créée par l'étincelle grecque en octobre 2009 a pris un tour réellement dangereux depuis le fameux sommet de Bruxelles censé régler définitivement les problèmes. Des tabous importants sont tombés.

Le premier est celui de la sortie d'un pays de la zone euro. C'est en effet l'alternative clairement signifié au Premier ministre grec par le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, après sa décision surprise d'organiser un référendum sur le plan de sauvetage. De facto, il est suggéré que la solidarité inhérente au projet de la zone euro tant martelée depuis le début de la crise pour justifier les différents plans aurait du plomb dans l'aile. Les marchés ne s'y sont pas trompés. « L'information ne sera pas perdue. Dans toute l'Europe, tous les trésoriers de banque ou d'entreprise, tous les gérants de portefeuille, tous les responsables de contrats commerciaux à long terme évaluent désormais le risque de change. », explique Maurice de Boisséson, chez Octo Finances, société d'investissement spécialisée dans les marchés de crédit. Cet avis n'est pas isolé dans l'ensemble du secteur financier européen.

Deuxième tabou qui a été levé : la décote sur la dette grecque est de nature à remettre en cause le principe qui semblait gravé dans le marbre, ou au moins dans la tête des responsables européens, de la sécurité absolue des obligations souveraines de la zone euro. Qu'est-ce qui empêche que le « hair cut » de 50 % proposé sur la dette grecque ne se reproduise demain pour le Portugal ou l'Italie. « On a ouvert une boîte de Pandore très dangereuse », s'inquiétait mercredi dans les colonnes du «  Financial Times » le patron de Deutsche Bank Josef Ackermann.

Dernier tabou, l'affirmation de plus en plus affichée sans complexe dans les opinions publiques d'un doute croissant à l'égard de l'euro, alimentée il est vrai par la succession de sommets censés trouver une solution à la crise et qui ne débouche que sur une aggravation des problèmes, avec son cortège de plans de rigueurs de moins en moins supportés pour les uns et d'aide accrue de moins en moins acceptés pour les autres. Ainsi, la semaine dernière, quelque 57 % des Hollandais disaient préférer le retour au florin. Et mercredi, la fédération des exportateurs allemands assurait pouvoir « vivre sans l'euro ». C'est peut-être ce scepticisme montant qui est au final le plus dangereux pour la pérennité de la monnaie unique.

 

 

 

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20111112trib000663549/sortie-de-la-zone-euro-ou-defaut-ne-sont-plus-des-tabous-en-europe.html

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 15:04
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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 15:02

 

 

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 15:00
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  • : Sortir de l'euro 2012
  • : SORTIR DU TITANIC AVANT QU'IL NE COULE!! Ce blog vise à permettre au plus grand nombre de citoyens d'ouvrir les yeux sur la triste réalité du désastre de l'euro, dont le bilan catastrophique est désormais incontestable et dont la fin inéluctable se rapproche à grands pas.
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